La montée en importance de la transition écologique au sein du monde du travail est indéniable. Alors que les grandes entreprises ont depuis longtemps intégré des démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), il est de plus en plus évident que le mouvement vers une transition écologique est également porté par l’engagement des salariés.
Afin de comprendre ce phénomène et d’explorer les dispositifs qui encouragent l’engagement écologique au travail, l’ADEME, en collaboration avec quatre partenaires spécialisés dans le domaine de la RSE – le Collège des Directeurs du Développement Durable, Entreprises pour l’Environnement, l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et Action for Market Transformation – a lancé un projet de recherche sociologique baptisé #ECOTAF. Cette étude vise à répondre à la question suivante : comment les dispositifs externes à l’entreprise parviennent-ils à mobiliser les salariés autour des enjeux écologiques et à induire des changements au sein des organisations ?
Ce projet de recherche s’est déroulé en deux phases distinctes. Tout d’abord, une analyse exhaustive des dispositifs existants de mobilisation écologique destinés aux salariés des entreprises privées a été réalisée. Parmi une trentaine de dispositifs répertoriés, 12 ont été sélectionnés pour une analyse détaillée de leur fonctionnement à travers des entretiens avec leurs porteurs. Ensuite, la deuxième phase de l’étude visait à évaluer la mobilisation écologique du point de vue des responsables RSE et des salariés, afin de comprendre son impact sur les entreprises. Cette enquête a été menée auprès d’une douzaine d’entreprises dans lesquelles au moins l’un des quatre dispositifs choisis était actif, principalement des grandes entreprises.
Quatre principaux constats ressortent de cette étude :
- La mobilisation écologique des salariés au sein de l’entreprise prend désormais la forme d’une action organisée, impliquant un nombre croissant de “salariés écotafeurs”.
- Les initiatives de mobilisation peuvent émaner de salariés déjà engagés dans des actions écologiques et en quête de sens au travail, ainsi que des responsables plaçant la mobilisation au cœur des enjeux RSE de l’entreprise, favorisant ainsi l’acculturation à la transition écologique.
- Le succès de la mobilisation écologique dépend de l’implication de tous les acteurs de l’entreprise, qu’il s’agisse de salariés moteurs, de relais, de simples participants, de la direction RSE, des services support, ou encore des syndicats. Cependant, cette réussite varie en fonction des caractéristiques propres à chaque entreprise.
- La mobilisation des salariés contribue à instaurer une culture commune de la transition écologique au sein de l’entreprise, permettant d’aller au-delà des simples gestes écologiques pour influencer les pratiques métiers et l’organisation de l’entreprise. Cependant, elle se heurte aux défis liés au changement de modèle d’activité, qui demeure principalement l’affaire des dirigeants. Bien que la mobilisation écologique n’implique qu’une partie des salariés actuellement, il est crucial de mieux prendre en compte leurs aspirations pour maintenir l’attractivité de l’entreprise à leurs yeux.
Retrouvez la synthèse complète du rapport de projet : Rapport ADEME
Source* ADEME PRESS
