De l’intégration à la formation des employés, jusqu’à la préservation de la biodiversité, examinons les six tendances en matière de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) qui façonneront l’année 2024.
La formation des salariés
Face aux défis croissants de la transition écologique et sociale, la formation des employés est plus cruciale que jamais en 2024. Les risques climatiques, la préservation de la biodiversité et même la compréhension de la politique RSE de leur entreprise font désormais partie des prérequis pour intégrer les enjeux de durabilité dans leur quotidien. « C’est clairement un point essentiel », déclare Hortense Blazsin, responsable communication et culture RSE chez Arkema. « Nous élaborons actuellement un parcours complet, allant de la sensibilisation à la formation, car nos équipes expriment un réel besoin d’être mieux préparées sur ces questions. »
Créer un socle commun de connaissances, sensibiliser et donner du sens au travail des collaborateurs commencent souvent par une fresque du climat. « C’est en effet la première étape », confirme Hortense Blazsin. « Ensuite, il est judicieux de développer des parcours de formation débutant par une sensibilisation aux concepts clés liés à l’environnement et au développement durable. L’objectif est ensuite de personnaliser ces concepts en fonction des différents métiers. » L’objectif final est que tous les employés intègrent les enjeux et maîtrisent les outils nécessaires pour répondre aux nouvelles exigences du développement durable, tels que l’analyse du cycle de vie des produits ou le bilan carbone.
Adopter une communication responsable
En 2024, le greenwashing est totalement révolu. Les entreprises ont tout intérêt à investir dans une formation approfondie de leurs équipes pour éviter de perdre toute crédibilité. « Il y a dix ans, nous étions confrontés à un certain cynisme de la part de certains », regrette Hortense Blazsin. « Mais aujourd’hui, tout le monde reconnaît la complexité du développement durable. Par exemple, le simple fait qu’un produit soit bio ne garantit pas nécessairement une empreinte environnementale moindre qu’un autre. Ce n’est pas toujours évident à comprendre. » La lutte contre le greenwashing passe donc avant tout par la formation. De nombreuses entreprises, comme Arkema, travaillent à l’élaboration de documents et de formations mettant en valeur les bonnes pratiques de communication sur les sujets du développement durable, tout en proposant un vocabulaire adapté.
Pratiquer la sobriété énergétique
La crise énergétique a profondément modifié les méthodes de production, et la sobriété énergétique est désormais au cœur des politiques RSE. Consommer moins et réduire le gaspillage font plus que jamais partie du quotidien des salariés français. « Dans un contexte où les prix des matières premières et de l’énergie demeurent élevés, l’écologie rejoint l’économie », explique la responsable communication et culture RSE. « En tant qu’industriels, nous devons consommer moins, mais mieux. Nous travaillons également à ce que les solutions que nous proposons à nos clients utilisent moins de ressources et contribuent à une fin de vie plus durable, par le biais du recyclage ou du compostage, lorsque c’est possible. » La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), adoptée en 2020, pousse les organisations à favoriser le recyclage et le réemploi des produits, ainsi qu’à réduire les déchets.
L’inclusion et la diversité
Orienter les organisations vers des modèles d’affaires plus durables exige une nouvelle perspective. Handicap, diversité, égalité des genres… l’entreprise doit devenir un lieu où chaque individu se sent à l’aise et peut exprimer ce qui le rend unique. Outre la diversité des profils, l’inclusion doit favoriser une culture où tous les employés se sentent intégrés. « Intégrer des personnes aux parcours variés au sein des organisations crée de la valeur », confirme Hortense Blazsin. « Si la diversité est apportée par le recrutement, l’inclusion se construit à travers les ressources humaines et le management. » Avec l’évolution significative du rapport au travail ces dernières années, se rendre au bureau n’a de sens que si chacun s’y sent à sa place.
Suivre l’évolution des réglementations
En matière de reporting, 2024 sera une année charnière pour la mise en place de nouvelles normes et réglementations. « C’est particulièrement vrai en Europe, mais cela évolue partout », explique la responsable communication et culture RSE chez Arkema. « De nouvelles réglementations sont en cours de développement dans le monde entier, notamment aux États-Unis et en Chine. C’est clairement un enjeu majeur aujourd’hui. » L’Europe est en effet en avance sur ce sujet, ayant établi un calendrier pour les nouveaux rapports de durabilité applicables en 2024. Dans cette perspective, les entreprises commencent à collecter et à structurer de nouvelles données sur la durabilité.
La protection de la biodiversité
« En 2024, la biodiversité est un enjeu crucial », déclare Hortense Blazsin. « Des cadres de reporting se mettent en place, à l’instar de ce qui se fait pour le climat depuis quelques années. Les individus prennent conscience de la crise climatique systémique actuelle. » Depuis la COP15 en décembre 2022, la préservation de la biodiversité est devenue l’une des priorités des entreprises. En 2024, elle est au cœur des plans d’action des organisations pour la protection de l’environnement.
L’année dernière a été marquée par une prise de conscience générale en matière de RSE. « Ce n’est plus réservé aux initiés », conclut Hortense Blazsin.
Source* : BPI France